VERDUN – Sur le plan strictement statistique, la dernière saison de l'Alliance de Montréal peut être qualifiée de progrès.
Le club a signé neuf victoires, un sommet en quatre ans d'existence. Fort d'un dossier de 9-15, l'équipe a de plus accédé aux séries éliminatoires pour la toute première fois grâce à son classement.
Les Montréalais n'y ont pas fait long feu, s'inclinant dès le match de barrage de l'Association de l'Est contre les Shooting Stars de Scarborough jeudi dernier, mais une amélioration reste une amélioration, a martelé la direction de l'équipe, mardi, en ce jour de bilan à l'Auditorium de Verdun.
« Ce qui importe le plus, c'est de faire les bons pas dans la bonne direction. Tant qu'on fait ça, peu importe la note que je pourrais nous donner, je sais qu'on a progressé par rapport à l'an dernier », a plaidé le directeur général Joel Anthony, également co-propriétaire de l'équipe.
« On s'est amélioré à tous les points de vue. Même si on n'a pas progressé autant que les gens l'espéraient, il y a eu des améliorations. »
Pas au point, toutefois, d'offrir une première saison d'au moins ,500 aux partisans. Et pourtant, le début de campagne des Alliés avait donné de bonnes raisons à leurs fidèles d'être optimistes.
Après un bref camp d'entraînement dirigé par le nouvel entraîneur-chef Jermaine Small, l'Alliance a remporté ses quatre premiers matchs, chacun par une marge d'au moins 20 points.
Le cinquième gain semblait même à portée de mains, avant que la température ne force l'interruption puis l'annulation du match en plein air tenu au Stade IGA après deux quarts de jeu.
Une séquence de quatre revers a suivi, après quoi la formation a peiné à aligner les victoires sur une base régulière.
« Le début de la saison a été un peu au-delà de nos attentes », a convenu la présidente de l'organisation, Jo-Annie Charbonneau.
« Comme toutes les équipes, on a un très court camp d'entraînement qui ne dure pas plus de huit jours. Les joueurs arrivent et ils ont très peu de temps pour réussir à créer une chimie. Puis, il y a eu des changements et des blessures qui ont un peu changé le cours de notre saison. »
La profondeur de l'effectif a en effet été mise à mal par la perte de quelques joueurs clés, notamment le vétéran meneur Alain Louis, de même que les pivots Ben Stevens et Nate Tshimanga, qui ont été tenus à l'écart dans le dernier droit du calendrier, puis en éliminatoires.
« Il faut qu'on trouve des façons, malgré tout ça, d'offrir de meilleurs résultats », a commenté Anthony.
Pour ce faire, le DG se donne comme priorité no 1 durant la saison morte de greffer « plus de talent » à son effectif.
Face aux Shooting Stars lors du match de barrage, ce sont justement les très talentueux Terquavion Smith et Donovan Williams qui sont parvenus à faire la différence avec respectivement 27 et 26 points pour mettre un terme à la saison de l'Alliance.
Dénicher de tels joueurs n'est toutefois pas chose facile, rappelle Anthony.
« Parfois, c'est une question d'argent. Parfois, c'est une question d'horaire qui n'est pas le meilleur pour nous. Mais on travaille chaque jour, pendant toute l'année, pour trouver les joueurs qui ont le talent pour jouer dans notre ligue. »
Quincy Guerrier de retour?
Parlant de joueurs de talent, le directeur général a déjà manifesté son désir de conserver les services du Québécois Quincy Guerrier, le visage de la formation.
« Quincy est définitivement un joueur que l'on veut ramener. Je n'ai pas encore eu la chance de lui parler parce qu'il était avec l'équipe canadienne, mais on va en parler de son futur dès qu'on saura avec quelle équipe il jouera la saison prochaine. »
Après une première saison professionnelle au sein du club-école des Raptors de Toronto dans la G League l'an dernier, Guerrier s'est joint à l'équipe de sa ville cet été afin d'y lancer sa préparation pour la prochaine campagne au cours de laquelle il espère percer dans la NBA.
Après avoir signifié son intention de remporter le titre de « MVP » de la LECB, Guerrier n'a pas atteint son objectif, mais il a certes été un élément clé dans les succès des siens.
En 21 matchs, Guerrier a maintenu une moyenne de 16,2 points par match et marqué 340 points, n'étant devancé que par le meneur américain Tavion Dunn-Martin dans les deux catégories.
Ses 154 rebonds récupérés (7,3 par match) ont de plus été un sommet au sein de l'équipe, qui a dû se débrouiller sans ses services pendant trois rencontres, le temps qu'il participe à la Summer League de la NBA avec les Raptors.
« La chose la plus importante pour Quincy, c'était selon moi qu'il retrouve sa confiance après avoir connu des hauts et des bas dans la G League, a observé Anthony. [...] Son développement a été d'une grande aide pour nous. On est contents des choses qu'on a vues et on veut continuer à l'aider pour qu'il soit le meilleur joueur qu'il peut être. »
S'il affirme avoir déjà commencé avec son personnel à identifier les joueurs dont il souhaite conserver les services, Anthony ne peut pour l'instant confirmer que le retour de son entraîneur-chef Jermaine Small.
« On lui a offert un contrat de plusieurs saisons justement pour s'assurer qu'il sache qu'il a du temps devant lui pour bâtir cette équipe. Même si on est une organisation qui veut des résultats rapidement, il va encore avoir une opportunité de croissance. »
Match en plein air, prise 2
Au plan organisationnel, l'Alliance affirme avoir attiré en moyenne 3 093 spectateurs par match à l'Auditorium de Verdun, une hausse de 20 % par rapport à l'an dernier. En ce qui a trait à la vente de billets de saison, 40 % des détenteurs ont renouvelé leur abonnement.
Ceux-ci risquent fortement d'assister l'an prochain à un autre match en plein air, puisque le club a déjà entamé les discussions avec les dirigeants du Stade IGA pour répéter l'expérience.
La première tentative a beau avoir été écourtée en raison de la condensation sur le parquet temporaire et forcé les 9 305 spectateurs à rentrer à la maison le 25 mai dernier, l'Alliance n'a pas été échaudée et a même l'intention d'en faire une tradition annuelle.
« C'est définitivement une chose que nous voulons refaire, à moins qu'il y ait des problèmes d'horaire majeurs », a assuré Charbonneau, évoquant les deux premières semaines de juin comme le moment idéal pour tenir le match.
Celle-ci a également confié que l'équipe étudie la possibilité dans un avenir rapproché de tenir des matchs à la Place Bell de Laval, ou encore dans d'autres villes de la province.
« Tout est sur la table. On a eu des discussions avec Québec, Trois-Rivières, et Sherbrooke. Toutes ces villes nous ont approchés. »