Camille Estephan se trouve dans la pire position qui soit à la veille du combat de championnat du monde intérimaire des super-moyens du World Boxing Council entre Christian Mbilli et Maciej Sulecki : il ne peut rien faire.
Le président d'Eye of the Tiger Management et promoteur de l'événement a joué toutes ses cartes. Maintenant, Mbilli (28-0, 23 K.-O.), premier aspirant du WBC, doit faire le travail contre Sulecki (33-3, 13 K.-O.), classé septième par l'organisme de sanction, vendredi soir.
« En gestion de risques, tu dois penser à toutes les options, mais je n'ai pas pensé aux défaites pour être franc, a-t-il raconté en marge de la pesée officielle de jeudi, au Centre Vidéotron. On s'est mis dans la tête qu'il faut vraiment gagner. On a confiance, mais on a de très bons adversaires. »
Car il n'y a pas que l'adversaire de Mbilli qui rende fébrile Estephan. En tout, quatre ceintures seront à l'enjeu vendredi soir et d'autres combats seront cruciaux pour la suite de la carrière de ses boxeurs.
La ceinture Continentale des Amériques des super-légers du WBC sera en jeu entre Jhon Orobio (13-0, 11 K.-O.) et Zsolt Osadan (27-3-1, 17 K.-O.). Leïla Beaudoin et Christopher Guerrero défendront quant à eux leurs titres pour la première fois: Beaudoin (12-1, 1 K.-O.), sa ceinture Internationale des super-légères de la World Boxing Organization (WBO) contre l'expérimentée Française Elhem Mekhaled (17-3, 3 K.-O.), classée deuxième aspirante au WBC; Guerrero (14-0, 8 K.-O.), son titre Continental des Amériques des mi-moyens du WBC contre le Français Sandy Messaoud (20-8, 1 K.-O.).
« Je suis encore plus nerveux [que les boxeurs] a admis Estephan. Tu n'es pas dans le siège du conducteur, tu es juste à côté. J'ai des papillons dans l'estomac depuis [mercredi] soir. Sulecki est plus grand que Christian, c'est un défi de passer son jab. Nos devoirs sont faits, maintenant, il faut livrer la marchandise. »
Et le vétéran promoteur rappelle qu'il ne peut absolument rien prendre pour acquis.
« Je déteste [qu'on parle du prochain combat]. Rien n'est fait. [Sulecki] est acculé au mur. À son dernier combat, il a passé le K.-O. à un très bon espoir au Kazakhstan, a-t-il dit de la victoire du Polonais face à Ali Akhmedov, en février dernier. Mais Christian et son entraîneur Marc Ramsay sont de vrais pros. Je suis certain qu'ils ne l'ont pas pris à la légère. »
Makhmudov plus serein
Après avoir promis de tuer son adversaire la veille, Arslanbek Makhmudov a été beaucoup plus calme jeudi.
Makhmudov (19-2, 18 K.-O.) est sorti de ses gonds mercredi quand Ricardo Brown (12-0, 11 K.-O.) a promis «de l'endormir» sur le ring du Centre Vidéotron, qui accueillera le gala de vendredi. Le géant russe a alors répliqué qu'il allait le tuer. On a ensuite dû le retenir pendant le face-à-face, alors qu'il semblait complètement hors de lui.
« Il faut qu'il contrôle ses émotions. Il ne faut pas que ses émotions jouent contre lui, a indiqué Camille Estephan, président d'Eye of the Tiger Management. Mais il m'a rassuré. On a parlé longuement. Il m'a dit qu'il avait été agacé par les commentaires de Brown. Il a été insulté.
« Il faut qu'il ait le dessus sur ses émotions. Il faut qu'il gagne [vendredi], il n'a pas le choix. »
Il y a fort à parier que Makhmudov a aussi eu une discussion entre quatre yeux avec Ramsay, son entraîneur, qui déteste ce genre d'esclandre.
En tout, neuf combats seront présentés à compter de 18 h, dont la demi-finale au cours de laquelle Steven Butler (35-5-1, 29 K.-O.) tentera de venger sa défaite par K.-O. technique aux mains du Mexicain Jose de Jesus Macias (29-13-4, 15 K.-O.).