MONTRÉAL – Bruno Spengler savourera sa première course automobile, en plus de 20 ans, en sol québécois grâce au Grand Prix de Trois-Rivières, un événement qu'il aimerait remporter éventuellement.
Le pilote canadien, qui a connu une inspirante carrière internationale, incluant le titre de champion DTM en 2012, est arrivé au Québec avec l'esprit ouvert pour sa participation à la Coupe Nissan Sentra ce week-end. Mais Spengler est surtout animé par l'excitation ressentie par les pilotes qui héritent d'un nouveau défi à relever.
Car Spengler vivra plusieurs nouveautés, qui lui font ressentir de l'excitation jusqu'au bout des pieds, pour son retour derrière un volant au Québec :
-La première fois qu'il roulera sur le circuit de Trois-Rivières
-Sa première course au sein d'une voiture à traction avant
-Une voiture avec des pneus de route et une puissance inférieure à ses habitudes
« Je serai un peu la rookie de cette catégorie, a lancé Spengler en souriant. Je sais qu'il y a beaucoup de gens expérimentés qui roulent très bien dans cette catégorie. Ce sera un apprentissage court, mais intense et il va falloir que je trouve mon rythme assez rapidement. »
« Est-ce que je vais réussir à m'adapter à la traction avant ? Combien de temps ça me prendra pour trouver du rythme ? On verra où je vais me situer par rapport à la compétition. C'est emballant parce qu'il y a beaucoup d'inconnus et c'est la raison pour laquelle on aime la course automobile », a-t-il ajouté, mercredi, avant d'effectuer ses premiers tours de repérage dans la voiture de l'écurie de Jacques Deshaies.
Il y aura l'excitation, mais aussi les émotions. Sa dernière course au Québec remonte à sa participation à la série Fran-Am au Molson Indy de Montréal en 2002.
« Beaucoup d'émotions ! D'abord, je suis très heureux de revenir dans la région. J'ai quand même fait beaucoup de karting ici. Il y a beaucoup de famille et d'amis qui vont venir me voir, ils sont impatients de me voir rouler ici. Dès qu'ils ont entendu la nouvelle, j'ai eu plein d'appels ‘On peut venir ? On peut venir ?' », a exprimé le sympathique pilote.
Quand il a fait référence à ses amis, Dominic Fugère, le directeur général du GP3R, s'est empressé de venir lui donner un bisou amical sur la joue.
Ce qu'on a rapidement compris, c'est que le projet serait de convaincre éventuellement Spengler de participer à la course NASCAR Canada au GP3R. Et pourquoi ne pas être couronné le vainqueur ?
« Oui, c'est clair que j'aimerais le gagner », a convenu Spengler qui se rappelle la pluie torrentielle lors de sa seule visite, comme spectateur, au GP3R en 2012.
En 2019, après 15 saisons en DTM, Spengler s'est tourné vers les séries d'endurance. Au compteur, il affiche désormais 41 ans alors qu'il a parcouru trop de kilomètres pour les calculer.
Mais sa carrière, majoritairement européenne depuis environ un quart de siècle, n'a pas atténué sa nature compétitive.
Le karting, sa passion d'enfance, a même ravivé le tout. Un partenariat avec l'équipe française Sodikart lui a permis de participer au Super National à Las Vegas.
« Je suis encore très motivé, je veux continuer ma carrière le plus longtemps possible en demeurant compétitif », a-t-il exposé.
Au quotidien, Spengler est devenu, en janvier, pilote officiel pour Bugatti. Ce rôle d'ambassadeur et de pilote d'essai l'amène à faire du développement pour les nouveaux modèles (NDLR : on vous suggère d'aller voir les images de la Tourbillon) et à participer à plusieurs événements mondiaux.
« La Tourbillon, ce sera une hybride incroyable avec 1800 chevaux électriques. Elle fera de 0 à 300km/h en 9,5 secondes environ », a commenté Spengler en faisant rêver les amateurs de vitesse.
L'accessibilité aux pilotes est l'une des clés du succès du GP3R. Spengler se joindra à cette ambiance amicale alors qu'il sera heureux de partager son expérience et ses souvenirs avec les jeunes et les moins jeunes.
« Je serai très ouvert à rencontrer ceux qui sont intéressés à en savoir un peu plus sur mon parcours », a réagi Spengler qui n'arrive pas avec la grosse tête.
Pour atteindre une longévité aussi épatante en course automobile, Spengler a ciblé sa grande passion, sa soif de compétition et les sacrifices de sa famille dont il est très reconnaissant.
« Sans eux, je ne serais jamais arrivé à ce point. Ma carrière a été longue, mais elle n'est pas finie encore, j'ai juste 41 ans », a conclu Spengler qui n'a donc pas hésité longtemps en recevant la proposition de Jacques Deshaies à l'événement de son ami Dominic Fugère.