Le Tour de France Femmes a offert tout un spectacle en 2025 et l'équipe de la Québécoise Magdeleine Vallières-Mill a été au cœur de celui-ci.
Bien que la meneuse de l'équipe, la Française Cédrine Kerbaol, ait terminé huitième du classement général en raison d'une chute lors de l'ultime étape, les coureuses d'EF Education-Oatly ont démontré une combativité hors pair.
Vallières-Mill a notamment aidé Kerbaol à se positionner dans le top-5 au cumulatif avant d'amorcer la neuvième et dernière journée de la Grande Boucle.
« On est vraiment contentes, a indiqué la Sherbrookoise de 23 ans lors d'un entretien avec La Presse Canadienne depuis l'Espagne. C'est sûr qu'on est déçues de la dernière étape, mais je pense qu'on a fait du super bon travail et qu'on s'est beaucoup améliorées.
« Il y a eu beaucoup d'apprentissages. Sans cette chute-là, on aurait réalisé notre objectif, qui était le top-5. On aurait peut-être même fini en quatrième position. On peut quand même être fières de notre Tour de France. »
La Canadienne Alison Jackson a elle aussi participé au spectacle en prenant part à deux longues échappées. Arborant son chandail de championne canadienne, Jackson a également mis la table pour la sprinteuse Noemi Rüegg lors de la troisième étape.
Vallières-Mill a pour sa part pris le 18e rang au classement général. Bien que ce soit le meilleur résultat canadien de l'histoire du Tour de France Femmes, elle y attache peu d'importance.
« Si j'avais couru pour moi, j'aurais fini plus haut (au classement), mais ce n'est vraiment pas ça le but quand tu peux avoir un podium au cumulatif (avec Cédrine), a-t-elle expliqué.
« Je ne regarde vraiment pas mon résultat personnel à la fin du Tour. C'est le classement de notre meneuse qui m'importe. Je n'avais pas d'objectif personnel. »
Il demeure néanmoins que la Québécoise retire une certaine fierté d'avoir pu rivaliser avec les meilleures coureuses lors des étapes les plus difficiles, en particulier la huitième, qui s'est terminée par l'ascension de l'impitoyable Col de la Madeleine, une montée de 19,6 km qui est sans répit.
« Oui, j'étais contente d'être capable de suivre les meilleures grimpeuses, a-t-elle dit. Habituellement, c'est difficile pour moi d'être là dans les longues bosses, donc j'étais contente de voir que j'avais le niveau pour être là cette année.
« C'est surtout d'y arriver au Tour de France, quand tout le monde est au sommet de sa forme. C'est certain que c'est positif pour l'avenir. Je m'améliore et j'ai hâte de voir la suite. »
À 23 ans seulement et avec une telle prestation au Tour de France Femmes, Vallières-Mill a toutes les raisons d'être enthousiaste pour les années à venir.
La championne de 2025, la Française Pauline Ferrand-Prévot, est âgée de 33 ans. Ses deux principales rivales du Tour, Demi Vollering et Katarzyna Niewiadoma, ont respectivement 28 et 30 ans.
Bientôt dans le rôle de meneuse?
Les performances de Vallières-Mill au Tour de France ne sont pas passées inaperçues au sein de son équipe, si bien qu'elle pourrait se retrouver dans le rôle de meneuse dans quelques jours à peine.
La Québécoise participera au Tour de Romandie, en Suisse, du 15 au 17 août. Et si tout va bien d'ici là, EF Education-Oatly pourrait lui confier les rênes de l'équipe.
« Ça va dépendre de ma forme dans une semaine, mais il y a des chances que je puisse avoir une opportunité là-bas, a dit Vallières-Mill.
« C'est certain que ce serait spécial. J'aimerais ça voir ce que ça donne quand j'y vais pour moi, question de me donner une idée de mon niveau en ce moment. Ce serait un bon test. »
L'an dernier, la double championne du monde Lotte Kopecky avait gagné le Tour de Romandie, six secondes devant Vollering. Puis, en 2023, Vollering avait triomphé, six secondes devant Niewiadoma.
« Ce n'est pas le Tour de France, où gagner une étape peut changer une carrière, mais c'est quand même une bonne course avec un niveau relevé », a conclu Vallières-Mill.