MONTRÉAL – « Dire des choses sérieuses, c'est un peu moins mon truc. » S'il brille sur le terrain, Alassane Diouf joue un rôle tout aussi important avec son côté clown dans le vestiaire des Carabins de l'Université de Montréal.
« J'ai une facilité pour faire rire le monde et ça prend des joueurs comme ça dans une équipe. J'essaie de le faire pour inclure les autres, ceux pour lesquels c'est un peu gênant ou qui sont un peu moins à l'aise », a confié le joueur de ligne offensive au sourire attachant.
L'explication de Diouf est importante dans l'histoire. Car oui, il adore faire rigoler ses coéquipiers et détendre l'atmosphère, mais c'est également une manière d'exprimer son leadership et une influence positive.
« J'ai toujours été un peu comme ça. C'est important parce que ça amène une autre dynamique. On est là pour travailler et on se voit presque 365 jours par année, on doit avoir du fun dans ça. Je le prends à cœur ce rôle et j'aime faire rire », a exposé le colosse de six pieds deux pouces et 306 livres.
« On aura probablement notre meilleure ligne offensive depuis le retour de la pandémie et c'est assurément lui le meneur de ce groupe, les gars le suivent. Il aime avoir du plaisir et il est très sérieux quand c'est le temps de jouer au foot. On est contents de miser sur lui », a souligné l'entraîneur-chef Marco Iadeluca.
Son équilibre entre le plaisir et le sérieux fonctionne à merveille. À preuve, après avoir été partant dès son année recrue, il a été nommé sur l'équipe d'étoiles universitaires à travers le pays pour sa deuxième et sa troisième saison.
Ainsi, Diouf a été l'un des quatre représentants des Carabins à participer au Défi Est-Ouest, une vitrine regroupant environ les 100 meilleurs joueurs en vue du repêchage 2026 de la LCF.
« Les équipes de la LCF l'ont déjà sur leur radar. Ce sera une grosse saison pour lui. Il se démarque et il doit juste continuer dans ce sens », a noté Iadeluca.
Diouf se rappelle que le saut du collégial au niveau universitaire avait été imposant. Il se fait donc un devoir, en souriant, de soutenir à son tour les nouveaux et les jeunes du groupe.
« Quand je suis arrivé, j'ai eu la chance d'avoir des coéquipiers sur la ligne offensive qui m'ont montré comment faire. C'est grâce à eux que je me suis rendu là », a-t-il observé.
Le numéro 76 des Bleus a savouré son expérience au Défi Est-Ouest, une audition qui le prépare vers le niveau professionnel. Mais il n'a pas perdu son humilité en chemin.
« Je ne veux pas trop me comparer avec eux (les joueurs de la LCF). Ils sont vraiment à un autre niveau. Si le saut est gros à partir du collégial, je ne veux pas imaginer vers le professionnel. Si je fais bien les choses, avec toute la compétition ici, ça va me pousser à devenir meilleur et peut-être m'y rendre éventuellement », a-t-il répondu.
Avant de s'attaquer à cette étape, Diouf se concentre à compléter son baccalauréat en enseignement même si son rêve « serait de jouer pro ».
Ses premiers pas au football ont eu lieu avec le mini Vert & Or à Sherbrooke.
« J'ai toujours été un peu plus grand et plus gros que les autres. Mon père m'a inscrit au football, c'était une bonne idée ! J'ai directement aimé ça », a mentionné Diouf.
Après une petite pause de football, il a repris le collier au secondaire dans un sports-études qui comprenait aussi du basketball. Cette fois, il avait trouvé ce qui le comblait et ses coéquipiers des Carabins en sont heureux.
« Dans le vestiaire, il fait un peu le clown pour détendre l'atmosphère. Ça fait toujours du bien. Même dans les moments les plus durs, il va quand même garder la tête froide et nous calmer. On va pouvoir avancer ensemble », a décrit son coéquipier Paul Nobou.
« Selon moi, un bon esprit d'équipe différencie une excellente équipe d'une bonne équipe », a conclu Diouf qui y contribue allègrement.