MONTRÉAL – La famille des Carabins de l'Université de Montréal a été fortement ébranlée par le décès de Joseph Gingras, qui devait amorcer sa carrière universitaire cet automne, et la saison 2025 lui sera dédiée.
La semaine dernière, Gingras a perdu la vie, à 21 ans seulement, alors que le véhicule qu'il conduisait a happé un semi-remorque stationné légalement près d'une halte routière à Sainte-Madeleine.
Samedi, Gingras aurait entamé le camp d'entraînement officiel des Carabins. Lundi matin, lors de notre passage au CEPSUM, il était impossible de ne pas ressentir la douleur causée par sa perte.
« C'est difficile, c'est probablement l'un des moments les plus difficiles que j'ai eu à vivre dans ma carrière », a immédiatement convenu l'entraîneur-chef Marco Iadeluca.
« C'est beau le football, on adore tous ça. C'est ce qu'on fait, c'est notre travail et notre passion, mais ça remet rapidement les choses en perspective et ça nous fait réaliser qu'il y a des choses nettement plus importantes dans la vie. Ç'a été difficile pour tout le monde, mais en restant unis, ça aide à traverser cette épreuve du mieux que l'on peut », a-t-il enchaîné.
Sans insister sur les détails – en respect envers Gingras - le joueur de ligne offensive, Alassane Diouf, a été en mesure de décrire la peine qui s'est répandue dans le groupe.
« C'est sûr que c'est une épreuve très difficile, surtout pour les joueurs qui ont été son coéquipier au Cégep. C'était un de leurs grands amis. On s'est rassemblés, on a eu une réunion, on a eu le temps de vivre nos émotions ensemble. Ensuite, on s'est dit qu'on avait une saison à jouer, qu'on n'allait pas l'oublier et qu'on allait jouer cette saison pour lui. C'est éprouvant, mais on va passer par-dessus et il va être avec nous cette saison », a témoigné Diouf, l'un des meneurs chez les Carabins.
Recruté par les Carabins, l'ancien des Lauréats du Cégep de Saint-Hyacinthe avait amorcé, en janvier, sa préparation avec sa nouvelle équipe en vue de la saison 2025.
Gingras avait déployé l'ardeur qui a forgé son beau parcours collégial si bien qu'il n'avait pas tardé à se signaler grâce à ses qualités de travaillant.
« Honnêtement, c'est quand même très dur de traverser une telle nouvelle. On s'est beaucoup entraînés avec lui, même s'il n'était pas avec nous depuis longtemps », a dit Paul Nobou avant d'expliquer comment le groupe tente de surmonter ce drame.
« C'est vraiment avec le support, pas seulement à l'Université de Montréal avec les psychologues, mais auprès de nos coéquipiers qui sont toujours présents. Pour moi comme pour ceux qui étaient plus proches de lui », a noté celui qui porte le numéro 61.
Pour des athlètes dans la fleur de l'âge, un tel choc doit aussi s'accompagner de leçons à tirer.
« Justement, la vie est fragile, c'est un cadeau. Il faut s'amuser ensemble, se concentrer sur le présent et vivre au maximum en apprenant à se connaître », a retenu l'entraîneur des Bleus.
« Au football, on se voit très souvent et ce serait mentir de dire que ça nous tente toujours d'être là. On a appris que chaque jour, tu dois venir, que ça tente ou non, et donner ton 100% parce que tu ne sais jamais ce qui t'attend demain », a cerné Diouf.
Nobou partageait l'avis de son entraîneur et de son bon ami Diouf. Il a ajouté une observation très juste.
« Il faut dire à nos proches qu'on les aime », a-t-il conclu avec un sourire de bienveillance.
Plusieurs moments, cette saison, permettront aux Carabins d'envoyer une dose d'amour à Gingras et surtout à sa famille ainsi que ses proches. Dès le 16 août, les Carabins disputeront un match préparatoire contre les Gee-Gees de l'Université d'Ottawa et ils débuteront leur calendrier régulier le 23 août en recevant les Stingers de Concordia.