On avait prévu que ce serait le test de golf le plus difficile de la saison et l'Omnium américain disputé au Oakmont Country Club a tenu ses promesses.
Si la victoire de J.J. Spaun a particulièrement été soulignée à cause de sa résilience, plusieurs autres aspects de ce tournoi ont retenu l'attention et méritent d'être notés.
Oakmont nous a d'abord servi une leçon simple du jeu : un coup raté est un coup perdu. Trop souvent lors des tournois réguliers des circuits professionnels, les golfeurs se tirent indemnes de situations qui mériteraient à tout le moins un coup de pénalité. Ce fut tout le contraire au cours des derniers jours. Hors de l'allée ou dans les fosses de sable ou dans les zones de pénalité, il n'y avait que très peu de chances de salut. Les joueurs en ont chèrement payé le prix.
Autre constat : Alors que la puissance des coups de départ est scrutée à la loupe par la USGA ou le Royal and Ancient, l'accent lors du US Open a été mis sur la précision des coups de départ. Aussitôt les zones cibles ratées, les options de récupération étaient extrêmement limitées ou pour ainsi dire nulles. Pas question de simplement récupérer avec un simple coup de « cocheur » depuis une herbe longue plus que permissive.
Ce parcours a obligé les joueurs à établir des stratégies bien précises et à décortiquer chacun des trous afin d'obtenir les meilleurs angles d'attaque en fonctions des positions des coupes sur les verts. Quiconque n'avait pas fait ses devoirs de préparation a rapidement été écarté. Il n'y avait pas de place pour l'improvisation à l'occasion de ce tournoi.
Les plus patients, les plus calmes et les plus forts mentalement ont traversé l'épreuve avec le plus de facilité, bien que cette partie de l'exercice ait probablement été la plus difficile. Perdre son calme équivalait à doubler la marge d'erreur et à en payer lourdement le prix.
La recette simple d'atteindre les allées, d'atteindre les verts en coups prescrits et d'éviter les situations de trois roulés s'est encore une fois avérée la plus utile.
Cela dit, le spectacle a-t-il à la hauteur des attentes ?
Les deux premières rondes ont clairement démontré que c'est le parcours qui dictait la marche à suivre. Ceux qui s'y trouvaient inconfortables ont rapidement été éliminés. Plusieurs des meilleurs de la profession n'ont pas survécu aux 36 premiers trous. Certains excuseront leurs résultats décevants par des conditions trop brutales plutôt que d'accepter la médiocrité de leur sortie. Il fallait se présenter à Oakmont au meilleur de sa forme pour en ressortir grandi.
La ronde finale, et particulièrement la portion suivant la reprise du jeu à la suite d'une interruption à cause du mauvais temps, a donné lieu à des coups dramatiques. Une dizaine de joueurs à un certain moment aurait pu hériter du titre avant que Spaun ne réussisse le plus long coup roulé du championnat pour concrétiser sa victoire. Un suspense de tous les instants dans les derniers moments.
Victime de cinq bogueys à ses six premiers trous en ronde finale, il a survécu et mieux encore remporté la victoire. Seul joueur à avoir disputé les 72 trous règlementaires sous la normale, il a fait la preuve que pour gagner le meilleur test de golf de la saison il fallait d'abord et avant tout jouer en respectant autant que possible les règles de base de ce jeu apparemment si simple.