Lane Hutson était attendu à Montréal.
Quand sa grandeur a été remise en question, il s'est assuré de dissiper les doutes. Quand sa capacité à maintenir un rythme de production offensive aussi élevée a été remise en question, il s'est également assuré de dissiper les doutes.
Puis quand il a commencé à se faire poser des questions sur sa chance de remporter le trophée Calder, le défenseur des Canadiens a toujours clamé qu'il n'y pensait pas vraiment.
Mais mardi, Hutson n'avait pas vraiment le choix d'y penser, quand la LNH a annoncé qu'il était le récipiendaire du trophée Calder, remis à la recrue de l'année.
« Ça n'a jamais vraiment été dans ma tête. Je suis chanceux de jouer pour les Canadiens de Montréal, faire ce que j'aime chaque jour. J'essaie de ne pas trop m'y attarder », a lancé Hutson dans un disponibilité avec les médias en fin d'avant-midi.
« C'est bien, c'est un immense honneur. Je suis heureux, mais j'aime seulement jouer au hockey pour les Canadiens. »
Homme de peu de mots, Hutson est revenu constamment vers un point central de sa réussite : le soutien de ses proches. À plusieurs occasions dans ses réponses, celui qui a amassé 66 points cette saison a remercié ses amis, sa famille, ses coéquipiers et ses entraîneurs.
Mais une question posée pendant la conférence l'a incité à s'ouvrir un peu plus sur l'impact d'une personne bien particulière dans son cheminement.
« [Ma mère] était la plus heureuse, a admis Hutson. Elle m'aide tellement, il y a des difficultés dans une saison et avoir quelqu'un à qui parler et sur qui compter, c'était très important pour moi. Elle est la meilleure. »
Et bien sûr, il se devait de souligner le soutien des partisans.
« Les partisans ont été notre ligne de vie toute la saison. Quand on va sur la route pour plusieurs matchs, on a toujours hâte de revenir à la maison. C'est le coeur de notre équipe, c'est ce qui fait que Montréal est si spécial. »
« J'aime ce que je fais »
Le Tricolore a une riche histoire, certainement la plus riche de la LNH. Néanmoins, aucune recrue des Canadiens n'avait gagné le trophée Calder depuis Ken Dryden en 1972, il y a 53 ans.
Un succès aussi marquant est bien sûr le fruit d'un talent irrésistible, mais dans le cas de Hutson, il n'a jamais laissé son immense talent supplanter ses efforts.
Souvent au cours de la dernière campagne, Hutson a été vu sur la patinoire dans les journées de congé, alors qu'aucun autre joueur ne s'entraînait.
« Quand on fait ce qu'on aime, on ne travaille pas vraiment. Je pense que j'aime ce que je fais et je veux aider l'équipe comme je peux. J'ai beaucoup de plaisir », a confié Hutson à propos de son désir d'excellence.
« Le sentiment de gagner un match de hockey, jouer au plus haut niveau et jouer de la bonne manière, ça me motive pour aider à gagner et faire partie d'une culture gagnante. »