Rocket

Rocket c. Checkers : les nuances derrière les chiffres

Publié

David Reinbacher, Oliver Kapanen

LAVAL – Il y a les faits et il y a la façon dont on décide de les interpréter.

La demi-finale de la Ligue américaine qui opposera le Rocket de Laval aux Checkers de Charlotte peut être vue comme un choc entre la jeunesse et l'expérience.

Les chiffres appuient cette perception. La moyenne d'âge des 19 joueurs dont le nom était inscrit sur la feuille du match du Rocket pour le match décisif de sa série précédente contre les Americans de Rochester s'élève à 24 ans. Six des membres de cette compilation sont âgés de 21 ans ou moins.

Le même exercice du côté des Checkers permet de recenser seulement deux joueurs de 21 ans et une moyenne d'âge globale de 25,57 ans. L'effectif du club-école des Panthers de la Floride compte 1016 matchs d'expérience dans la Ligue nationale, près du double que chez le Rocket (579).

Maintenant que c'est dit, que décide-t-on d'en conclure?

« Je te dirai ça dans environ une semaine et demie, a répondu Pascal Vincent lorsqu'on lui a demandé mardi si ‘la jeunesse bat l'expérience'. Pour nous, ça n'a pas été un problème de toute la saison. Peut-être que ç'en sera un cette fois-ci, mais jusqu'à maintenant je remarque [au sein de mon équipe] une confiance silencieuse – pas une arrogance, mais de la confiance – qu'on peut jouer contre n'importe qui peu importe notre âge. »

Les Checkers comptent sur quatre joueurs qui ont franchi le plateau des 100 matchs dans la LNH. Selon cet étalon de mesure, leur vétéran le plus aguerri est Jesse Puljuärvi, une ancienne pépite des Oilers d'Edmonton qui n'a jamais répondu aux attentes. L'attaquant Rasmus Asplund et le défenseur Tobias Bjornfot, deux autres espoirs qui n'ont jamais connu l'éclosion attendue, sont aussi du lot.

Le quatuor est complété par le gardien Kaapo Kähkönen, qui en est à sa troisième organisation cette saison. Il traverse de bons moments après un passage plus compliqué dans la structure des Jets de Winnipeg.

Chez le Rocket, seul le défenseur Gustav Lindström a franchi la centaine de matchs joués dans la LNH.

« Tu sais, on parle tout le temps d'expérience et je pense que l'expérience, ça peut être très positif. Mais ça peut être très négatif aussi, a suggéré Vincent. Tu peux avoir des mauvaises expériences et oui, ça fait longtemps que tu es dans la ligue ou ça fait longtemps que tu joues, mais ce sont des mauvaises expériences qui s'accumulent. Tu as de l'expérience, mais ce n'est pas nécessairement positif. »

« Nous autres, on est en train de se créer de l'expérience, on est en train de vivre nos expériences et jusqu'à maintenant, c'est très positif, a ensuite indiqué l'entraîneur. On a ce momentum, les joueurs croient en eux. Oui, on est jeunes. Il va y avoir des situations où on pourra voir qu'il y a un peu plus de maturité d'un côté que de l'autre, mais dans l'ensemble, la personnalité de l'équipe, on l'a vue au match numéro 5 [contre Rochester]. On ne l'a pas joué avec un manque d'expérience. On l'a joué avec beaucoup de maturité et d'agressivité. »

L'inconnu

La confrontation entre ces deux rivaux de l'Association Est a ceci de particulier qu'elle les opposera pour la toute première fois de la saison. En fait, Laval et Charlotte n'ont pas croisé le fer depuis la saison 2018-2019.

Le mot « étrange » a beaucoup circulé mardi à la Place Bell pour décrire cette situation, justifiée par un souci de saine gestion financière. Mais personne n'en faisait un plat pour autant.

« On ne les connaît pas vraiment, ils ne nous connaissent pas vraiment, raisonnant Pascal Vincent. De nos jours, on a accès à du contenu vidéo et des statistiques avancées, mais ça ne vaudra jamais de les voir en chair et en os. On peut prévenir nos gars et leurs entraîneurs vont sûrement leur parler des nôtres, mais au final, les joueurs vont s'occuper de s'étudier eux-mêmes sur la glace. »

Le Rocket commencera la série avec deux blessés à la ligne bleue. Dans le cas de William Trudeau, qu'on n'a pas vu dans le match décisif contre Rochester, « ça ne regarde pas bien », a avoué Vincent. Sorti au début du match numéro 3, Tyler Wotherspoon est quant à lui évalué sur une base hebdomadaire. Son entraîneur était plus confiant de le voir réapparaître en cours de série contre Charlotte.

À l'attaque, le colosse Vincent Arseneau s'est entraîné avec ses coéquipiers mardi pour la première fois depuis qu'il a subi une blessure à un pied à la fin avril. Vincent n'a pas laissé filtrer ses intentions à son endroit.

Laurent Dauphin et Xavier Simoneau ont fait l'impasse sur l'entraînement pour subir des traitements, mais leur présence en uniforme ce soir ne semble pas remise en cause.