Bon an, mal an, quand vient le temps de revenir sur l'édition du tournoi qui s'achève, la foule et les caprices de dame Nature prennent l'avant-scène. En 2025, le bilan de l'Omnium de tennis Banque Nationale ne pouvait s'écrire sans souligner la contribution d'une jeune Canadienne que peu de Québécois connaissaient il y a deux semaines à peine et qui sont sous le charme depuis.
Dans son exercice annuel de fin de tournoi jeudi après-midi, Valérie Tétreault a consacré plusieurs minutes aux performances de Victoria Mboko qui, environ deux heures plus tard, allait se présenter sur le court central du stade IGA pour disputer la grande finale contre la Japonaise Naomi Osaka.
« On voulait que cette édition-ci soit mémorable parce qu'on disait que notre tournoi entrait dans une nouvelle ère avec l'expansion, le nouveau format. Au final, je pense qu'on va se souvenir longtemps du tournoi de 2025, peu importe, en fait, le résultat du match de ce soir», a d'abord déclaré Tétreault, qui complète sa troisième année dans le rôle de directrice de l'OBN.
« Forcément, les joueuses canadiennes ont probablement une grande part du succès qu'on a eu pendant ces deux semaines-là, en commençant par Vicky Mboko. Je pense que le public montréalais a appris à la découvrir, à la connaître, et là, elle est carrément devenue une chouchou. »
Au fil de son bilan, Tétreault n'a pas tari d'éloges à l'endroit de Mboko, non seulement en lien avec son niveau de jeu, mais aussi à cause des traits de personnalité qu'elle a décelés chez la jeune dame.
« L'ancienne joueuse en moi est vraiment impressionnée non seulement par son calibre de jeu, mais je dirais encore une fois par sa manière de gérer tout ce qu'elle a eu à gérer pendant le tournoi, a souligné Tétreault.
« Même si elle a 18 ans, on a l'impression, plutôt, qu'elle est une vétérane qui a déjà énormément d'expérience lorsqu'elle arrive sur le terrain. Mais surtout, qu'elle croit en elle et clairement, elle a la tête d'une championne. Disons que ça promet pour la carrière qui l'attend. »
Tétreault est notamment revenue sur une discussion qu'elle a eue avec Nathalie Tauziat, l'entraîneuse de Mboko. L'anecdote qu'elle a relatée met à l'avant-plan tout le sérieux que la Torontoise porte à sa carrière, selon la directrice de l'OBN.
« (Tauziat) me confiait que déjà, Victoria posait des questions à savoir qu'est-ce qui est arrivé à Eugenie Bouchard après ses succès de 2014, qu'est-ce qui est arrivé à Bianca Andreescu après sa belle année en 2019, a raconté Tétreault.
« Je pense que ça démontre à quel point ses ambitions sont grandes. Elle veut non seulement accéder à l'élite, mais elle veut trouver la manière d'y rester et pendant longtemps. Et ça, je pense, ça passe justement par le fait d'être bien entourée, de faire les bons choix. »
Le match ultime contre Osaka jeudi soir était le septième de Mboko depuis le 27 juillet, date où ont été jouées les premières parties du tableau principal.
Chaque fois, malgré ses 18 ans, son statut de joueuse invitée et sa 85e position au classement de la WTA, Mboko s'est retrouvée sur le court central qui peut accueillir près de 12 000 spectateurs.
« C'est vrai que dans les dernières années, on a eu des joueurs canadiens qui pouvaient nous faire une demande de jouer sur le court Rogers, parce qu'avec la grandeur du moment ils trouvaient ça peut-être un petit peu moins intimidant de jouer sur ce terrain versus le court central. Mais on n'a pas eu cette demande de la part de Victoria Mboko», a admis Tétreault.
« Puis j'ai envie de dire qu'en fait, clairement dans son ADN, ce qu'on voit depuis le début du tournoi, c'est qu'elle est faite pour les grandes occasions et qu'elle carbure à ça.
« Donc pour nous, c'était assez clair. Autant je disais, il y a des gens probablement qui la connaissaient très peu au début du tournoi, autant lorsque l'on regardait ses résultats depuis le début de l'année, pour nous, elle faisait partie de nos grandes têtes d'affiche du côté canadien. Pour moi, du côté canadien, il y avait peut-être quatre grandes têtes d'affiche que les gens allaient vouloir voir absolument dans les matchs de premier tour. Et c'était Leylah (Annie Fernandez), Bianca (Andreescu), Eugenie (Bouchard) et Victoria. »
Le bilan a aussi permis à Tétreault de confirmer un record d'assistance, bien qu'elle ne pouvait pas encore donner un chiffre officiel et précis.
« Notre projection à l'heure actuelle est quelques personnes de plus que 287 000 personnes. Je me souviens qu'il y a à peine quelques jours, je vous le disais, de manière peut-être trop conservatrice, qu'on allait dépasser 250 000. On est bien au-delà de ça », a annoncé Tétreault.
« Vous comprendrez donc qu'on bat largement le record qui avait été établi en 2022 (volet masculin sur sept jours) avec 237 000 personnes. 50 000 personnes de plus et je suis encore plus fière que ce record soit établi pour la toute première fois dans le cadre d'une édition féminine. »