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Victoria Mboko, reine de Montréal

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Victoria Mboko a remporté le premier titre de sa carrière et non le moindre en étant sacrée championne à la maison, jeudi soir, à l'Omnium Banque Nationale.

La Canadienne de 18 ans a disposé de grandes têtes de série tout au long de ce tournoi WTA 1000 avant de vaincre l'ancienne no 1 mondiale Naomi Osaka 2-6, 6-4, 6-1 en grande finale.

Durant son parcours, elle a affronté des joueuses cumulant 33 titres en carrière, dont 8 en grand chelem, et pas moins de 2108 victoires sur le circuit. Coco Gauff (2e favorite) et Elena Rybakina (9e) ont été quelques-unes de ses victimes notoires.

Elle imite ainsi sa compatriote Bianca Andreescu, qui avait remporté les grands honneurs en 2019, et elle est la première Canadienne à triompher à Montréal. Elle devancera par ailleurs la Québécoise Leylah Fernandez au classement avec un bond prodigieux de la 85e à la 25e place. Elle était 333e au mois de janvier.

« Ç'a été une semaine incroyable à Montréal, a réagi Mboko. Je veux aussi remercier Naomi pour ce match extraordinaire. Elle a été un modèle pour moi en grandissant et c'est incroyable de jouer contre une joueuse incroyable comme toi. Je remercie tous ceux qui m'ont supportée ici, je suis tellement reconnaissante. »

« Montréal je vous aime », a-t-elle ajouté en français.

Une autre remontée mémorable

Mboko n'a pas offert sa meilleure prestation du tournoi, mais c'est le résultat qui compte, surtout alors qu'elle composait avec une contusion à la paume de la main droite qui l'incommodait depuis son dernier match.

Comme hier contre Elena Rybakina en demi-finales, Mboko a été brisée d'entrée de jeu, après deux doubles fautes, se retrouvant face à un déficit de 3-0.

Les problèmes au service se sont poursuivis pour la meneuse au chapitre des as lors de cette édition de l'OBN, qui a de nouveau fait face à trois balles de bris dès le jeu suivant, en sauvant cependant la mise cette fois grâce notamment à un superbe amorti. Elle s'inscrivait alors au tableau 3-1.

Mboko a été brisée à nouveau et a dû vite tourner la page en vue du deuxième set. Elle a perdu le premier set 6-1 à deux reprises lors de cette quinzaine, contre Rybakina et Marie Bouzkova, avant de revenir en force chaque fois. Elle a répété l'exploit.

Celle qui n'avait obtenu aucune balle de bris en première manche a finalement capitalisé à sa toute première occasion, mais les deux joueuses ont échangé cinq bris de suite pour demeurer au coude à coude.

La Canadienne a finalement confirmer son plus récent bris au sixième jeu pour mener 4-2 avant de se distancer d'Osaka, impuissante devant un 0-40. Malgré un autre faux pas de Mboko au moment de servir pour la manche, son avance a été assez confortable pour qu'elle se reprenne par la suite.

Les signes de frustration ont été de plus en plus fréquents au set ultime du côté de la Japonaise, tête baissée après avoir perdu quatre jeux de suite.

Osaka a même expédié la balle dans les gradins après avoir raté un premier service, entraînant les soupirs de la foule et un avertissement de l'arbitre, ce qui a culminé par la plus grande des punitions, un autre bris encaissé.

Le jeu final allait montrer la ténacité et le sens du spectable de l'Ontarienne. En avance 40-15 sur son service, Osaka a tenté un amorti qui est tombé tout près de la ligne du corridor droit de double, mais Mboko s'est rendue à la balle et, en plongeant, l'a retournée à l'intérieur des lignes.

Trois points plus tard, Mboko était couronnée championne lorsque Osaka a envoyé son revers dans le filet pour soulever le stade IGA après cette consécration inattendue de la jeune athlète qui est tombée à genoux au sol sous le coup de l'émotion.

Mboko affrontait son idole

Lors de son adolescence, Victoria Mboko idolâtrait Osaka, jeune étoile du tennis féminin.

Quelques années plus tard, c'est un peu dans les traces de son idole que Mboko fait son chemin vers les plus hauts sommets du tennis féminin depuis quelques mois.

Quand on regarde l'historique d'Osaka, c'est en 2016 que la Japonaise a atteint une première finale d'importance, à l'Omnium Pan Pacifique (WTA 500) du Japon devant ses partisans, alors qu'elle n'avait que 18 ans.

Une défaite en finale, contre Caroline Wozniacki, une ancienne no 1 mondiale, lui avait tout de même permis d'intégrer le top-50 mondial pour la première fois de sa carrière, une grande marche vers l'excellence.

Neuf ans plus tard, le parcours de Mboko est pratiquement identique à celui de son idole. Elle intégrera aussi à 18 ans, comme Osaka l'a fait en 2016, le top-50 pour la première fois de sa carrière.

En 2016, Osaka avait éventuellement reçu le titre de Nouvelle joueuse de l'année de la WTA. Est-ce un présage de ce qui pourrait arriver à Mboko?