Jouer le dimanche ne plaît pas à tous

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Jessica Pegula

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Roger Federer et Maria Sharapova avaient clairement fait savoir qu'ils n'appréciaient pas l'idée de commencer un tournoi du Grand Chelem un dimanche plutôt qu'un lundi lorsque les responsables des Internationaux de tennis de France ont été les premiers à le faire, il y a près de 20 ans, et qu'ils étaient inscrits au programme du nouveau premier jour, avancé.

Maintenant que cette tendance s'est étendue aux Internationaux des États-Unis cette année, les joueurs actuels ne sont pas tous favorables à ce changement, même si les foules se rassemblaient sur place dimanche matin avant le début de la compétition.

« Je déteste le début du tournoi le dimanche », a admis Jordan Thompson, un Australien qui a déjà été classé 26e en simple et troisième en double.

« Les tournois ne commencent pas le dimanche, ils se terminent le dimanche. Je suis sûr qu'aucun joueur n'apprécie cela, moi le premier. »

Hélas, Thompson devait affronter Corentin Moutet dimanche alors que les activités se sont amorcées à Flushing Meadows, où il y aura désormais 15 jours de compétition en simple au lieu de 14. Et il y a peu de doute que l'augmentation des revenus provenant de toutes sortes de sources a joué un rôle dans cette décision.

« Je ne suis pas vraiment une fan de cette idée. Je ne comprends pas pourquoi il leur fallait prolonger encore plus la durée du tournoi. En fait, je sais pourquoi ils l'ont fait : ils peuvent vendre des billets pour une journée supplémentaire », a avancé l'Américaine Jessica Pegula, qui doit affronter l'Égyptienne Mayar Sherif, dimanche soir.

« Je ne suis pas vraiment en faveur », a ajouté Pegula, finaliste du tournoi en 2024 et tête de série numéro quatre en 2025.

« Je ne crois pas que beaucoup de joueurs étaient en faveur, en particulier ceux qui jouent la semaine précédant un tournoi du Grand Chelem. Cela rend tout un peu plus long et un peu plus difficile. Je ne pense pas que ce soit le désir de beaucoup de joueurs. »

Pegula a cité cette décision de l'Association de tennis des États-Unis (USTA) – qui a suivi la décision de la Fédération française de tennis de commencer le dimanche en 2006, et celle des Internationaux d'Australie de faire de même en 2024 – comme un exemple de l'incapacité répétée de son sport à demander ou à suivre l'avis des athlètes. Wimbledon est désormais le seul tournoi du Grand Chelem qui commence le lundi.

« Souvent, ils demandent l'opinion des joueurs et lorsque nous répondons, ils n'écoutent rien de ce que nous disons », a affirmé Pegula, l'une des 20 joueuses qui ont signé, en mars, une lettre adressée aux organisateurs des tournois du Grand Chelem pour demander une meilleure communication, une plus grande contribution au bien-être des joueurs et une part plus importante des revenus.

« La façon dont ils annoncent ces choses fait que parfois, les joueurs n'en ont pas conscience. »

Cela survient également à un moment où des joueurs se plaignent du passage récent à des tournois de catégorie 1000 – comme celui de Montréal – plus longs et qui s'étendent sur plus d'une semaine.

Les responsables du tennis soulignent l'augmentation des bourses découlant de ces tournois prolongés, et des changements tels que la journée supplémentaire ont coïncidé avec une augmentation des bourses, qui ont atteint un niveau record de 85 millions de dollars, dont cinq millions pour chaque champion en simple aux Internationaux des États-Unis.

Brendan McIntyre, porte-parole de l'USTA, a déclaré que l'ajout d'un 15e jour de simple permet non seulement « d'offrir à davantage de fans la possibilité de voir en personne les matchs du tableau principal en simple, mais aussi de donner aux fans du monde entier la possibilité de les regarder... (à la télévision) la fin de semaine, le jour comme la nuit. »