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Le jeu de Mboko en progression, mais aussi son attitude

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Depuis une semaine, Victoria Mboko ne cesse de faire parler d'elle. Jour après jour, son nom tapisse les médias, il résonne, aussi, parmi les amateurs, connaisseurs de tennis ou non.

Mais surtout, et c'est un signe indéniable que quelque chose se passe, les pairs de la Canadienne de 18 ans sur le circuit de la WTA la remarquent.

« Ah oui, c'est sûr qu'il y a un changement », a corroboré Nathalie Tauziat, l'entraîneuse de Mboko, lors d'une conférence de presse mardi après-midi au Centre des médias du stade IGA.

« Il y avait déjà eu de petits changements à Roland-Garros. Les filles voyaient qu'elle arrivait. Mais là, c'est sûr qu'après cette semaine-là, elle a plus de filles qui lui parlent », a-t-elle corroboré, en faisant allusion aux exploits de Mboko à l'Omnium Banque Nationale.

Selon Tauziat, les meilleures joueuses du circuit viennent la voir. Il y en a qui lui ont déjà demandé de, peut-être, jouer en double avec elle, a aussi raconté Tauziat.

« Quand vous avez une très bonne joueuse qui vient vous demander de jouer en double, ça on le gère très bien. Il n'y a pas de souci là-dessus! », a lancé Tauziat en ricanant.

Cette anecdote s'inscrit dans le cadre d'une séquence de succès hors du commun pour Mboko.

Mercredi soir, Mboko deviendra la troisième joueuse dans l'ère du tennis professionnel à jouer en demi-finale à l'Omnium canadien après avoir obtenu un laissez-passer des organisateurs. Monica Seles, en 1995, et Simona Halep, en 2015 — pas les dernières venues — sont les deux autres.

Ce tour de force fait partie d'un plan mis en place au printemps par l'équipe qui gère la carrière de Mboko depuis décembre dernier, avec deux cibles bien précises.

« Après Roland-Garros, on avait mis un peu de côté le gazon où (Mboko) n'avait fait que Wimbledon, parce qu'on avait fixé des objectifs à Montréal et aux Internationaux des États-Unis. Voilà, l'un des premiers objectifs n'est pas fini, mais presque atteint. Donc, c'est bien. C'est une semaine un peu folle, mais c'est une très bonne semaine », a décrit Tauziat.

« Vicky joue son meilleur tennis ici, a ajouté Tauziat. Tant mieux pour Tennis Canada, pour elle d'abord, en premier, et puis après, pour tout le personnel autour d'elle. »

Si Tauziat qualifie la semaine actuelle de folle, elle la voit aussi comme une période d'apprentissage qui pourrait beaucoup profiter à Mboko.

« Cette semaine-là va être très intéressante parce que (Mboko) va apprendre beaucoup sur elle-même. Elle va apprendre beaucoup du circuit aussi, des difficultés qu'il y a à rebondir, peut-être, derrière des tournois comme ça », souligne Tauziat.

« Il ne faut pas oublier qu'elle a 18 ans, bientôt 19 ans, donc elle est très jeune. Il ne faut pas s'enflammer non plus, il faut garder les pieds sur terre », a aussi rappelé l'entraîneuse.

Même si elle veut maintenir une certaine retenue dans son évaluation du rendement de Mboko en 2025, Tauziat n'hésite pas à dire que la Canadienne de 18 ans a obtenu de bons résultats depuis le début de l'année, et tout particulièrement au cours des derniers jours.

« Là, évidemment, elle est dans un (tournoi) WTA 1000. Je pense que ce qu'on fait là, cette semaine, c'est aussi le résultat de tout le travail qu'on a fait depuis le mois de décembre », estime Tauziat.

Ce travail des huit ou neuf derniers mois a aidé Mboko à améliorer diverses facettes de son jeu et de son attitude générale, croit Tauziat.

« D'abord elle s'est améliorée dans son jeu. Il est plus agressif, plus long. Elle panique moins, déjà, sur certaines choses. Dans son match contre (Marie) Bouskova (jeudi dernier), elle a eu l'humilité de revenir dans le match en retenant l'échange. Ce qu'elle n'aurait pas fait, peut-être, il y a un an, elle le fait maintenant. Elle a franchi un cap là-dessus », analyse Tauziat.

« Elle est plus calme, elle écoute. Elle vient nous voir souvent et puis on lui donne des conseils. C'est ce que je lui dis avant chaque match. Je lui dis 'Tu n'hésites pas, si tu sens que tu as un problème, tu viens nous voir. Nous, on est là pour ça aussi.' »

Mercredi soir, Mboko affrontera la Kazakhe Elena Rybakina, classée 12e au monde et neuvième tête de série, dans l'une des deux demi-finales au programme de la soirée.

Ce sera le deuxième rendez-vous en carrière entre les deux longilignes athlètes. Le précédent remonte au 23 juillet dernier à Washington, où Rybakina avait gagné 6-3, 7-5.

« C'est sûr qu'elle va avoir une adversaire hyper dure à jouer. Rybakina est une top-10 depuis pas mal d'années, donc c'est une sacrée joueuse. L'objectif, c'est de faire un bon match. Elle sait qu'elle aura le public avec elle. Elle n'a rien à perdre, encore une fois », a rappelé Tauziat.

« J'espère qu'elle aura bien récupéré aussi parce que là ça fait quand même plusieurs matchs qu'elle joue à la suite », a ajouté Tauziat.

« Même si elle a un jour de repos à chaque fois, elle n'est pas habituée à jouer autant de matchs à ce niveau-là. On essaie de la préserver le plus possible pour qu'elle soit en forme pour ces matchs. »